La marque canadienne Rocky Mountain est intimement liée au sport du vélo de montagne au Canada. Des vélos de montagne nés à Vancouver, une ville située au pied des montagnes Rocheuses, le nom de Rocky Mountain était donc tout désigné. Comme c’est souvent le cas dans le milieu du vélo, c’est dans un garage ou un atelier de boutique que des passionnés donnent naissance à de nouvelles montures. Grayson Bain, Jacob Heilbron et Sam Mak ont pris plaisir à modifier des vélos Nishiki de route pour y ajouter des roues plus larges et des manettes de changement de vitesse au guidon qui a été remplacé par un modèle plat.

Trois ans plus tard, en 1981, la compagnie Rocky Mountain est officiellement fondée et les trois passionnés ne perdent pas de temps pour partir à la recherche de pièces mieux adaptées pour le type de vélo qu’ils rêvent de construire. En 1982, ils contactent un Américain à la moustache fournie du nom de Tom Ritchey, déjà bien connu aux États-Unis comme un des meilleurs fabricants de pièces de vélo de montagne, pour atteindre leur objectif. Bonne nouvelle pour le trio canadien, Ritchey a prévu se rendre au Japon pour un voyage d’affaires et les fondateurs de Rocky Mountain sont du voyage.

Le premier véritable vélo de montagne de Rocky Mountain verra le jour quelques mois plus tard. Son nom ne laissera aucun doute à propos de sa capacité à bien grimper les montagnes : le Sherpa était né !

Les années suivantes coïncident avec le boom que connaît le vélo de montagne au sud de la frontière. La vague de ce nouveau sport en vogue qui happe la côte ouest américaine remonte vers le Canada et les gens de Rocky Mountain savent que lorsqu’elle frappera, elle sera forte! En conséquence, la compagnie commence à développer son marché en peu partout au pays et aussi sur la scène internationale.

Saut dans le temps jusqu’au début des années 1990. Le vélo de montagne n’est plus seulement réservé aux casse-cous et adeptes des sports extrêmes. Il est maintenant fédéré depuis plusieurs années année avec un circuit de Coupe du monde et un Championnat du monde. La Britanno-Colombienne Alison Sydor offre à Rocky Mountain une première victoire en Coupe du monde de cross-country. Cette victoire qui ne sera pas la dernière. Marie- Hélène Prémont répétera l’exploit à plusieurs occasions dans les années 2000 de même que Geoff Kabush à Bromont en 2009.

L’année 1996 marque l’arrivée du vélo de montagne aux Jeux olympiques et le logo de la marque canadienne est visible sous la plaque numéro 10 du Canadien Andreas Hestler qui terminera 31e. Autre fait saillant cette année-là, le prestigieux magazine Mountain Biking nomme le Hammer Race vélo de l’année.

L’année suivante, la compagnie québécoise Procycle se porte acquéreur de la marque. Le siège social sera désormais à Saint-Georges-de-Beauce, mais la recherche et le développement demeureront à Vancouver.

« C’était toutefois important pour moi que l’entreprise reste au Canada. Raymond (NDRL : Dutil, le propriétaire de Procycle) et moi sommes arrivés à une entente, et notre équipe de Vancouver a pu continuer à faire des affaires indépendantes en tant que filiale de la nouvelle société mère québécoise », commente Grayson Bain, l’un des trois pères fondateurs de la marque.

Rocky Mountain revient aux Jeux olympiques, en 2004 à Athènes, et c’est sur un Vertex que la Québécoise Marie-Hélène Prémont décroche la médaille d’argent. Les succès de la marque canadienne se poursuivent en descente grâce à la Française Sabrina Jonnier qui s’impose à l’étape de Bromont au guidon de son Flatline.

Le milieu du vélo de montagne commence à voir poindre un nouveau joueur dans première décennie des années 2000. Cette nouvelle discipline, inspirée des compétitions de motocross, c’est l’enduro. Les cyclistes font des parcours où seules des sections de descentes sont chronométrées. Classée deuxième deux années consécutives, L’équipe Rocky Mountain est enfin sacrée championne de la série mondiale d’enduro en 2016.

Parallèlement à ces trois disciplines, la marque canadienne s’intéresse à trois riders de Kamloops (C-B) surnommés les « Fros Riders ». Richie Schley, Wade Simmons et Brett Tippie reprennent le concept des vidéos de skateboard et l’appliquent au vélo de montagne. Ils dévalent les montagnes Rocheuses au son de musiques punk et alternative et leur série de films Kranked. Leur image et surtout leur talent sera du bonbon pour faire mousser la marque dans cette nouvelle discipline.

Simmons remportera d’ailleurs le spectaculaire Red Bull Rampage en 2001. Ses deux acolytes et lui seront intronisés au Temple de la renommée du vélo de montagne en 2010 pour avoir créé le freeride.

Viendra ensuite la vague, non, plutôt la bourrasque hivernale du fatbike qui gagnera rapidement en popularité au Québec grâce à son climat approprié à cette pratique et aussi aux différents centres qui ont rapidement développé des réseaux de sentiers entretenus mécaniquement.